Des jurats- fortaners, aux barons et aux baronnies
(11ème au 16ème siècle)
Mairie de Doumy
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Au 11ème siècle (vers 1080) apparaissent les « barons de la terre » : fortaner
- Fortaner de Doumy – Raymond de Doumy
Horaires d'ouverture
Lundi de 14h à 18h
Mercredi de 13h à 17h
Au 12ème siècle, le nom de «baron» désignait aussi les chevaliers les plus importants de la vicomté de Béarn ; ils n’étaient donc pas pour autant les possesseurs des fiefs qui deviendront plus tard les futures baronnies béarnaises ; la terre ne donnait aucun titre, si ce n’est celui de seigneur.
Le vicomte Gaston IV (dit le Croisé - 1090-1131) agrandit Morlaàs et en fait la capitale du Béarn. Il instaure les «Fors», premières lois béarnaises et il est conseillé par la Cort Major (première Cour Suprême) se réunissant dans son château de La Hourquie.
Les Fors de Béarn évoluant jusqu'au 15ème siècle, sont un ensemble de textes juridiques régissant les règlements politiques et économiques, en structurant la vie économique et le commerce, la vie pastorale et agricole, en limitaint les pouvoirs du vicomte et des seigneurs, qui n’étaient donc pas au-dessus des lois.
Les villages (bésiaü) sous l'autorité d'un For élisaient un conseil de communauté : les jurats (à l'origine un mot occitan issu du latin juratus : "qui a prêté serment"), magistrats municipaux ayant prêté serment, souvent issus des borgues (bourgeois), élus par les habitants eux-mêmes.
Les jurats en tant que délégués du vicomte (ou parfois du seigneur), cumulaient les pouvoirs judiciaires (avec un rôle de conciliateur et un jugement susceptible d’appel), et de police. Ils étaient aussi chargés de la sécurité publique, de l’hygiène, de la voirie (vagabondage, assainissement des lieux, écoulement des eaux, enfouissement des animaux morts, surveillance des jeux et des cabarets, contrôle des boucheries, des apothicaires, constatation des filles enceintes, ....). Ils convoquaient également pour l’armée. Ils taxaient les vivres, veillaient à l’observation des taxes, vérifiaient les poids et les mesures, étaient avec les gardes, les répartiteurs et percepteurs des impôts de l’état : taille, taillon, dixième, vingtième, capitation...etc...
Au 13ème siècle (1220) fut instituée par le vicomte une cour de justice, la Cour Majour de Béarn (en béarnais : Cort Major). Ses membres prirent le nom de barons-juges. Leur pouvoir s'étendait à tous les domaines et leur charge devenant héréditaire, ils passèrent pour les chefs de la noblesse locale.
Seule l'appartenance à la Cour Majour conférait le titre de baron.
A la fin du 14ème siècle, après la mort de Gaston Fébus, vicomte de Béarn, se créèrent les Etats de Béarn où siégèrent les dix «grands et anciens barons-juges» de l'ancienne Cour majour , «... douze jurats qui prirent le titre de barons de Béarn» : d’Andouins, d’Arros, de Coarraze, de Doumy, de Gabaston, de Gayosse, de Gerderest, de Lescun, de Miossens et de Navailles, auxquels vinrent s’ajouter au 16ème et au 17ème siècles, les quatre «petits barons», de Monein (1545), de Lons (1593), de Laas (1610), et de Mirepeix (1611).
Leur charge étant héréditaire, ils forment très tôt, l'élite de la noblesse béarnaise.
Ce ne fut qu’au 15ème siècle que la terre de ces barons fut dénommée «baronnie».
En 1519, ce Tribunal supérieur de justice se transforme en Parlement de Navarre.
La noblesse béarnaise du 16ème siècle à la révolution
En Béarn, la noblesse est réelle et non personnelle : c'est la terre qui conditionne le statut.
La qualité de noble n’était pas conférée par le lignage, mais par la possession d’une terre noble acquise le plus souvent par paiement, ou donnée en fief par le vicomte en échange d’un serment, d’un service armé...
La qualité de noble ne se transmettait pas de manière héréditaire et la vente d'une terre noble s’accompagnait de la perte de la noblesse dont l’acquéreur devenait à son tour bénéficiaire.
Un riche marchand, un guerrier valeureux, issus des couches inférieures pouvaient acquérir une terre noble devenue vacante et se hisser ainsi dans la hiérarchie sociale.
La terre réputée noble était exempte d’impôts, ce qui n'était pas le moindre des intérêts.